Notre spécialité ? Les addictions

ADDICTIONS : de quoi s’agit-il ?

L’addiction se caractérise par l’impossibilité répétée de contrôler un comportement et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives. Le terme addiction désigne un comportement compulsif et chronique, plus qu’un produit. Ce n’est pas le produit qui signe l’addiction, mais l’utilisation qui en est faite. L’évolution se fait sur plusieurs années, qui peuvent être ponctuées par des épisodes de rechute.

Il existe des addictions avec produit et sans produit. Dans tous les cas, on retrouve des polyconsommations, des voies neurobiologiques communes, des facteurs de vulnérabilité communs dont certains sont génétiques, et des prises en charges communes.

Pour information, l’alcool est responsable de 49 000 décès par an en France, le tabac 78 000 selon les données épidémiologiques les plus récentes.
 

Quelles sont les causes de l’addiction ?

L’addiction résulte de trois composantes :  un individu, un produit, un environnement. Il existe des facteurs prédisposant au niveau de l’individu : faible estime de soi, recherche de sensation, difficulté à résoudre les problèmes, faible évitement du danger, histoire personnelle, pathologie somatique ou psychiatrique associée… Le pouvoir addictif des produits est variable, et dépend plus du mode de consommation que du produit en lui-même (le tabac, l’héroïne, la cocaïne et l’alcool arrivent en tête). L’environnement, les facteurs culturels et familiaux jouent aussi un rôle important en ce qui concerne le choix et la disponibilité du produit, l’initiation.
 

Quelles sont les conséquences des addictions ?

Les addictions non traitées ont des conséquences importantes, à court terme et à long terme. En particulier, la consommation excessive d’alcool est responsable de nombreux cancers : cancers ORL et du foie, mais aussi du sein et du côlon. Pour certains d’entre eux, l’association avec le tabac multiplie le risque de façon importante. Mais l’alcool est aussi responsable de troubles cardiaques, de maladie du foie, de la peau, de troubles sexuels. Pratiquement tous les organes peuvent être touchés. Les infections virales, surtout par le VHC notamment sont très fréquentes chez les consommateurs de drogues par injection ou par voie nasale.

En dehors des complications somatiques, les conséquences psycho-sociales ont un impact majeur sur la vie des personnes malades et leur entourage : désinsertion, isolement, violence, conséquences économiques, délinquance, etc.

A long terme, l’absence de traitement conduit à la maladie, à l’isolement et à la désocialisation.
 

Comment traiter les addictions ?

La prise en charge de l’addiction est multiple. Pour certaines addictions nous disposons de traitements médicamenteux. Les médicaments agissent différemment selon qu’ils accompagnent le sevrage, aident à l’abstinence ou à la réduction de la consommation, réduisent le risque de rechute.

Dans toutes les addictions, des méthodes psychothérapiques sont validées.

Dans tous les cas une prise en charge psychosociale est indispensable.

La prise en charge peut se faire en hospitalisation, en consultation avec un addictologue ou un psychiatre, en partenariat avec le médecin traitant, avec l’aide des associations. Le parcours de soins doit s’adapter à la situation de chaque patient

La motivation est dans tous les cas un facteur essentiel à la réussite du traitement.
 

Abstinence ou consommation contrôlée ?

L’objectif de gestion contrôlée de sa consommation ne peut pas s’appliquer à tous les patients. Pour certains, et comme le recommande la majorité des associations d’usagers, seule l’abstinence permettra de reprendre sa vie confortablement. Pour autant, la réduction de la consommation a toujours du sens car elle permet une réduction des risques et des dommages, et cela peut-être une étape intermédiaire ou un mode d’entrée vers le soin.

Il semble que l’abstinence soit malgré tout aujourd’hui le meilleur traitement pour améliorer la qualité de vie des patients.